Le Comité des régions de l'Union européenne a souligné, lors de sa rencontre avec le commissaire à l'Agriculture Dacian Cioloş le 17 janvier dernier, l'importance des systèmes alimentaires locaux dans le développement rural et a émis des recommandations pour favoriser l'accès des agriculteurs aux marchés locaux.
''Environ 80 % de la production alimentaire mondiale est vendue localement, mais dans l'UE ce chiffre représente seulement 20 %, en raison de la mise en place d'une organisation industrielle de la production alimentaire. Les nouveaux défis auxquels nous sommes confrontés (prévention des pénuries mondiales de nourriture, de fourrage et d'énergie, ainsi que protection de l'environnement) nous engagent à réévaluer les systèmes de production alimentaire dans le cadre de la politique agricole commune (PAC)", a déclaré Lenie Dwarshuis-van de Beek, rapporteur d'une étude prospective sur ce sujet, commandée par le Dacian Cioloş au Comité des régions en juin 2010 dans le cadre de sa vaste consultation sur l'avenir de la PAC.
Cette étude met en avant les intérêts économiques et sociaux des circuits courts (emploi local, soutien aux entreprises, interactions entre producteurs et consommateurs…) mais aussi environnementaux (réduction des ''food miles'' (1) et donc des émissions liées au transport de marchandises).
Le Comité des régions souligne qu'il n'existe pas de définition claire des circuits courts et appelle donc la Commission européenne à rédiger des lignes directrices afin d'accompagner les collectivités qui souhaitent intégrer les circuits courts dans leurs programmes de développement. Il propose également la mise en place d'un plan de surveillance au niveau régional, donnant la responsabilité aux autorités locales et régionales d'enregistrer et de recenser les produits alimentaires locaux afin de les labelliser ''alimentation locale''.
''Il est largement admis que, pour être compétitive à l'échelle mondiale, l'agriculture européenne doit miser sur la qualité. Les circuits courts peuvent favoriser cette production d'aliments de haute qualité via des méthodes de production alternatives. Il faut cependant accroître le professionnalisme et la valeur ajoutée des organisations en circuit court. Nous demandons au commissaire à l'agriculture de relever ce défi dans le cadre de la réforme de la PAC''.